lundi 6 octobre 2025

Les Sources

 



Auvergne. Une femme, épouse et mère de trois enfants, Isabelle, Claire et Gilles. 

En ce jour de juin 1967, à la ferme, on s'active à faire le ménage, ranger, avant d'aller le lendemain, dimanche, en visite chez les grands-parents. Mais cela, jamais pendant la sieste du mari/père, car il ne faut pas faire de bruit, ne pas le réveiller. 

Alors elle pense. Pense à celle qu'elle est devenue avec son corps qui s'est alourdi après trois césariennes. Elle pense à la belle ferme qu'elle a, aux employés qu'ils peuvent se permettre de payer, à leur voiture qu'elle peut emprunter pour aller faire les courses, à son permis de conduire dont elle est l'une des rares femmes du coin à posséder.  

Tout ça est beau certes. Mais en vrai, sa vie est une épreuve pénible, son corps est bleui par les coups, et cela a commencé rapidement après son mariage. 
Les Sources, ou encore les racines d'une famille...

Ici, l'histoire intime d'une famille vivant dans une ferme isolée en Auvergne, en 1967. 

Avec ce roman, je découvre la plume de Marie-Hélène Lafon. Très belle plume sur un sujet difficile. C'est abordé avec pudeur, on comprend les choses sans qu'elles ne soient dites. Le roman est marquant. Marquant déjà par le fait que cette femme, la narratrice de la 1ère partie du roman n'a pas de prénom, elle est la seule parmi les personnages à ne pas être nommée. Donc oui, un choix marquant je trouve pour cette narration autour d'une femme sans prénom, sans nom, mais cela démontre bien les choses donc un choix judicieux ici pour montrer la réalité. 

L'autrice nous immisce dans l'intimité de cette famille dans les années 60, dans une région rurale. 

Roman court coupé en parties bien distinctes où le narrateur n'est pas la même personne. Différents points de vue intéressants au final. 

Dans cette famille, l'ambiance est pesante, on le sent grâce aux mots de l'autrice. Marie-Hélène Lafon montre également la vie agricole à l'époque, où la femme généralement suite le mari dans son exploitation. Elle ne travaille pas, elle élève les enfants, entretien la maison. 

Les messages sont multiples dans ce roman, on y parle des racines (des sources) d'un famille, de la terre, de transmission. Mais aussi de silences, de corps, de violences...

Un récit en plusieurs actes à travers différentes époques mais je n'en dirais pas plus. Roman court, puissant, qui relate une époque dans un monde rural où le changement pointe son nez. 

La dureté du monde agricole, la condition de la femme dans une France rurale des années 60. 
Une lecture très intéressante. 


jeudi 2 octobre 2025

Bilan lecture - Septembre 2025

 




Bonjour, 

Mais où est passé le mois de septembre ?!  Il a défilé à Vitesse Grand V c'est dingue, je ne l'ai pas vu passer !!

Durant ce mois, j'ai pu découvrir de belles lectures, autant côté romans graphiques que romans et thrillers. 

On fait le point tout de suite, avec 8 lectures : 2 romans graphiques et 6 romans / thrillers. 





Voyons cela en détail : 


Chagrin d'école, de Daniel Pennac. Quoi de mieux que cette période de rentrée scolaire pour se plonger dans Chagrin d'école de Pennac. Lecture à la fois autobiographique et à la fois analyse du système pédagogique entre la place de l'élève (ici un cancre) et de l'enseignant. (Chronique en préparation)

Les mémoires d'un chat, de Hiro Arikawa. J'ai beaucoup aimé ce roman où l'émotion est présente de bout en bout... L'originalité vient ici dans le fait que le narrateur est un chat. (Chronique en préparation)

A pleurer tout nous condamne, de Cécile Cabanac. J'ai enfin découvert la plume de Cécile Cabanac. Très bon moment livresque avec ce Cold Case. (Chronique en préparation). 

Automne en baie de Somme, de Philippe Pelaez et Alexis Chabert. Superbe bande dessinée  en immersion à la Belle époque et j'adore cette période historique. Les graphismes sont superbes. Et nous partons pour une intrigue policière, l'automne a une place dans ce roman graphique. (Chronique en préparation).




Peau d'homme, de Hubert / Zanzim. Je comprends l'engouement autour de ce roman graphique et les prix reçus. 
(Chronique en préparation)

Serment d'automne, de Françoise Bourdin. Oh la la, que j'ai aimé ce roman ! Roman qui se situe au coeur des vignobles de Bourgogne, juste avant l'arrivée de l'automne, puis qui continue au fil des mois d'octobre et novembre. Que d'émotions ici aussi, autour de la maladie. (Chronique en préparation)

Les Sources, de Marie-Hélène Lafon. Découverte d'une plume ici, un roman court mais puissant. (Chronique en préparation)

Angle mort, de Paula Hawkins. Court également, 143 pages, mais très prenant. (Chronique en préparation)






Octobre se met déjà en place, je ne réalise toujours pas que septembre soit déjà passé....

Bon mois d'Octobre et bonnes découvertes livresques à tous. 


lundi 29 septembre 2025

La femme aux fleurs de papier

 



La nuit du 14 au 15 avril 1912, le Titanic sombre lors de son voyage inaugural. Un passager descend dans sa cabine de 1ère classe, revêt un smoking et remonte sur le pont. Au lieu de chercher à sauver sa peau, il allume un cigare et attend la mort.

1916, dans les tranchées du mont Fumo, en Lombardie, se joue une bataille décisive. 
Deux hommes, l'un est prisonnier, soldat italien, et il sera fusillé à l'aube à moins qu'il ne révèle son nom et son grade. 
L'autre est médecin autrichien. A la demande de ses supérieurs, il n'a qu'une nuit pour convaincre le soldat italien de parler. 

Mais le prisonnier veut diriger l'interrogatoire.
Sa vie décrète t-il, tien à trois questions. 
Qui est Guzman ? 
Qui suis-je ? 
Et qui était l'homme qui fumait sur le Titanic ? 

Démarre alors un huis-clos entre ces deux ennemis où se noue une alliance étrange autour d'un mystère qui a traversé le temps et su défier la mort.
Différent des thrillers de l'auteur. 

Auteur bien connu pour ses thrillers, j'avais adoré ma lecture avec Le chuchoteur. Ici, Donato Carrisi change de registre et signe un roman plutôt poétique sur l'art de raconter et d'écouter. 

Un huis-clos particulier. J'ai trouvé l'histoire intéressante mais, en effet, particulière. Mais c'est tellement bien raconté qu'on se laisse prendre d'autant plus que le roman est court et se lit rapidement. Le plaisir de raconter est le vif du sujet de ce roman.

Même si l'on obtient une réponse aux fameuses 3 questions énoncées par le prisonnier, on referme ce livre avec une certaine frustration tout de même bien que ma lecture fût agréable. 

La plume de l'auteur est très belle aussi pour raconter ce genre d'histoire, mais je l'avoue, j'ai une large préférence pour le polar et je fais référence à ma lecture de Le chuchoteur (thriller que j'avais adoré). Cette jolie plume nous donne l'impression d'être aux côtés de ce médecin de guerre qui écoute les aventures de cet homme prisonnier. 

Bien qu'il ne restera pas parmi mes préférés de l'auteur, dont j'ai beaucoup encore à découvrir d'ailleurs, 
il n'en reste pas moins que ce roman est une découverte agréable.



mercredi 24 septembre 2025

La science des rêves


 



Aujourd'hui, partons au pays des songes.

Le quart de notre vie consciente nous est à peu près inconnu. Pourquoi ? Parce que chaque nuit, on passe plusieurs heures à rêver...non pas quelques minutes comme on a tendance à le penser. Non, chaque nuit on effectue un exceptionnel voyage mental dont seule une infime partie se grave dans notre mémoire.

Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que j'affectionne particulièrement tout ce qui touche à la conscience, à l'inconscience, aux neurosciences. Cet ouvrage m'intéressait donc. Décrypter les rêves. 

Selon les experts, nous passons donc plusieurs heures par nuit à rêver. Heures pendant lesquelles nous sommes immergés dans toutes sortes d'histoires, qu'elles soient banales ou abracadabrantes. Mais au réveil, il ne nous reste que quelques bribes parfois de ce qui s'est passé durant notre nuit. J'ai donc voulu en savoir plus, car pour ma part il m'arrive peu souvent de me réveiller en ayant un souvenir de mes rêves. 

L'ouvrage nous explique des parties plus techniques sur les phases de sommeil et j'ai trouvé ça intéressant. Une carte de nos nuits en fait, et j'en ai appris plus sur le sommeil. Les explications sont abordables et on a également quelques illustrations à l'appui pour apporter des explications. 

On retrouve également des portraits robots de nos rêves. On nous explique pourquoi nos rêves peuvent parfois être bizarres. Et puis on nous explique comment sauver nos songes de l'oubli, comment les interpréter. Tout ça grâce à un travail de synthèse et des explications simples. 

Bref, j'ai trouvé l'ensemble intéressant surtout lorsque l'on sait combien d'heures dans notre vie on dort, et pendant lesquelles on rêve. 

Sweet dreams, faites de beaux rêves.




lundi 22 septembre 2025

La brute et le divin


 



Eva est ingénieure et s'engage pour une mission sur une île déserte dans le Pacifique. Elle aura pour but notamment de réparer une station météorologique. 

Parmi les conditions de cette mission, il y a le fait de se sentir capable de vivre en autarcie durant toute la durée de la mission. Hormis son chien qu'elle emmène avec elle, Eva est partante pour cette mission en solitaire. Et on comprend pourquoi Eva a tout lâcher pour signer et s'engager pour cette mission. 

Les lieux sont magnifiques, Eva pense vivre une expérience paradisiaque, mais c'est sans compter un désastre écologique qui pointe son nez. Eva va le découvrir à ses risques et périls, et devra se débrouiller seule.


Environnement et biodiversité.

Voilà un roman graphique sur l'environnement, la biodiversité, l'écologie, que j'ai pris plaisir à découvrir. 

L'intrigue est agréable à lire, prend de l'ampleur au fil des pages avec ce désastre écologique qui pointe son nez et pour lequel l'héroïne va devoir faire face toute seule. 

Une jeune femme pleine de courage et de détermination, pleine de ressources aussi.

L'auteur du roman graphique a pris le temps de nous exposer pourquoi cette jeune femme accepte cette mission loin de la civilisation, et ses questionnements vis à vis de sa situation professionnelle avant d'accepter la mission à l'autre bout du monde. Des questions vis à vis de l'intérêt de son emploi qu'elle occupait jusqu'à maintenant, entre autre. 

Une jeune femme qui souhaite un retour à la nature pour s'y ressourcer. Sur place bien sûr, des lieux magnifiques et les illustrations sont superbes, on en prend plein les yeux avec des décors splendides au coeur du Pacifique.

Illustrations dépaysantes. Messages intéressants avec un questionnement sur le fait que ces endroits isolés du monde peuvent-ils ou non rester encore longtemps à l'heure actuelle des lieux isolés, vis à vis des convoitises de ces lieux idylliques... Et est-ce que la vie en totale autarcie est vraiment réalisable ou non à l'heure actuelle ? 

On découvrira alors jusqu'où cette jeune femme est prête à aller pour défendre ses opinions personnelles.

Roman graphique en totale adéquation avec l'actualité sur l'environnement et je ne regrette pas cette découverte. 


jeudi 18 septembre 2025

En douce

 


Un soir de 14 juillet, dans le Sud de la France, un homme se retrouve enfermé dans le hangar isolé d'un chenil perdu au milieu de la nature. 

Après l'avoir séduit ce soir de 14 juillet, sa geolière, Emilie, lui tire une balle à bout portant. Il peut hurler tout ce qu'il sait, dans ce hangar isolé personne ne l'entendra alors que les chiens du chenil aboient tous. 

L'homme se demande pourquoi il est séquestré, souffrant le martyr de cette balle tirée à bout portant. 

La seule chose qu'Emilie lui apprend est que, cinq ans plus tôt, lorsqu'elle était jeune infirmière, elle a été victime d'un chauffard. L'accident lui a coûté une jambe. Aujourd'hui, elle a 40 ans, elle est handicapée, n'exerce plus le métier dont elle rêvait et s'occupe d'un chenil d'une trentaine de cages au beau milieu de nulle part pour un salaire de misère.

La colère d'Emilie, son obsession de vengeance, devient aussi puissante que sa soif de vengeance. 

Qui est victime ? Qui est coupable ? 

Je découvre la plume de Marin Ledun avec ce titre. 

Un huis-clos que j'ai trouvé assez oppressant, un roman noir que je n'ai peut-être pas lu au bon moment car je suis un peu passé à côté bien qu'en soit j'ai trouvé que l'intrigue était bien menée avec des thèmes percutants en plus. 

Au résumé, vous l'aurez compris, nous sommes donc dans un huis-clos et en effet il est oppressant de par les lieux déjà car l'action se déroule dans un chenil qui renferme une trentaine de chiens, aux aboiements continus, et un lieu complètement perdu au beau milieu de la pampa. Et puis, en effet, en plus de ces lieux angoissant, s'ajoute une ambiance glauque avec une soif de vengeance terrible. 

Un homme séquestré, une balle dans la jambe, pissant le sang et souffrant de douleur, ne sachant ce qu'il fait là enfermé. Une souffrance que l'on imagine aussi grande que celle qui le séquestre. 

Au fil de l'intrigue, nous allons comprendre en faisant des flashbacks, ce qui est arrivé à Emilie et les raisons qui l'ont poussée à séquestrer cet homme. Et on comprendra alors qu'une femme emplie de colère peut être ravageuse. Certains passages lors de la séquestration de cet homme sont assez cinglants, il faut le dire. 

Le côté psychologique est bien menée, à la fois autour du personnage d'Emilie et de sa soif de vengeance, jusqu'où la vengeance peut mener. Mais aussi, autour de ce personnage, un côté psychologique social entre ce qu'elle avait avant son accident et ce qu'elle a maintenant, une descente sociale vis à vis d'une perte d'emploi dû à son handicap, qui a entraîné une perte de logement, etc. Et le côté psychologique de l'homme séquestré, retenu contre son gré, blessé par balle, non soigné. 

Comme je vous l'ai dit précédemment, j'en ressors plus partagée que déçue car en soit je ne ressors pas insatisfaite de cette lecture, mais j'en ressors plutôt avec cette sensation de n'avoir pas lu ce roman noir au bon moment. 

Attendez vous à un roman noir aux événements rudes. 



lundi 15 septembre 2025

Comme l'oranger amer

 


Sicile, Agrigente, 1960. Carlotta est archiviste notariale et découvre un vieux document dans les archives, ce document remet en question ses origines. Une révélation qui pousse Carlotta à enquêter et cette enquête l'amènera à découvrir les racines de la colère et lèvera le voile sur des vérités enfouies et des sacrifices déchirants de femmes. 

Sarraca, 1924, inutile d'être jeune et plein de projets si vous êtes mal né, c'est à dire si vous êtes né fille. On retrouve Nardina qui aspire à obtenir un diplôme mais qui se retrouve enfermée dans son rôle d'épouse du noble Carlo Cangialosi. Il y a également Sabedda, servante sauvage à la chevelure flamboyante qui rêve de choisir son destin mais sa pauvreté l'en empêche. 

Les chemins de ces femmes vont se croiser sous le plan diabolique de Bastiana, la mère de Nardina. Don Calogero,
 garde rural dans la mafia, sera le seul à connaître les secrets de chacune. 
Superbe saga familiale.

Les décors sont plantés, ils sont magnifiques dans cette Sicile dépaysante. A la lecture du roman, on a cette senteur si bien retranscrite par l'autrice des fleurs de l'oranger amer. 

Magnifique saga familiale mais aussi historique. Trois femmes fières qui se battent dans un monde en proie au fascisme, à la mafia, et au simple fait qu'être né femme est douloureux. 

Et quel roman ! Il a réussi à me tenir en haleine du début à la fin. Trois femmes, un secret inavouable, une île en pleine tourmente résume parfaitement ce roman qui se joue sur deux époques, années 20 et années 60.

La plume de l'autrice est remarquable, immersive avec une langue riche en nuances avec des dialogues en dialecte. Ne soyez pas perdu dès les premiers instants de lecture par votre rencontre avec les nombreux personnages aux noms siciliens. Au fil des pages, ils deviendront mémorables. 

Les secrets sont là, on les découvre petit à petit. L'histoire est superbement menée, en lien avec des thèmes forts qui je ne dévoilerai pas pour ne rien vous spoiler. On y retrouve de nombreux sacrifices de ces femmes mises en avant, des femmes sans cesse jugées par les hommes. 

Je vous laisserai découvrir les pouvoirs de l'oranger amer et le lien métaphorique avec Carlotta, vous n'oublierez pas non plus l'essence qui s'en échappe et sa mélancolie. 

Une magnifique histoire de femmes empreintes d'un parfum de liberté. 





Merci aux Editions Harper Collins pour cette lecture.
Collaboration commerciale non rémunérée, livre offert.